La réflexion critique sur les marques et les logos tient une place importante dans l’œuvre de Zevs.

En 2004, il avait réalisé une affiche constituée d’éléments typographiques entièrement volés aux logos. Zevs choisit dès lors de s’attaquer au logo publicitaire dans l’espace public, Nike, Coca-Cola ou McDonald’s. Puis, il s’intéresse aux logos des marques de luxe qu’il reproduit pour les « liquider ». En le rendant liquide, Zevs s’attaque visuellement à la fonction symbolique du logo et interroge le pouvoir prescriptif du signe publicitaire.

 

Y€$, Zevs

 

Pour lui, l’art est un contre-pouvoir qui prend appui sur le pouvoir lui-même. Ainsi maintient-il volontairement l’ambivalence de l’appropriation du logo pour produire son œuvre, revisitant plastiquement le signe, et contribuant ainsi à lui confirmer son statut d’objet esthétique.

Pour l’artiste, la logique du marché veut que « Zevs » soit une marque, et dans cette logique, il fait que « Léonard de Vinci » en devienne une, se positionnant ainsi dans une sorte de lutte marchande. Un combat de Titans.

Ses drippings de peinture, coulant sur les toiles aux logos liquidés ont durablement marqué l’esthétique contemporaine et contribué à sa reconnaissance.

 

Liquidated Logo Ferrari – ZEVS / Photo : © Thibaut Chapotot

 

Si le visiteur est accueilli au donjon par un célèbre animal liquidé, clin d’œil au contexte chevaleresque du lieu autant qu’à la marque, on retrouve cet intérêt pour les marques et les logos de manière subtile dans l’exposition : dans la variation chromatique des jaunes du motif rayé, empruntée aux codes couleur de diverses entreprises, caché dans les entrelacs ouvragés de l’encadrement du « Repas », sur le plateau d’un jeu d’échec…